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Camille Bauer

Tchad . Jouée d'avance, l'élection présidentielle qui a lieu aujourd'hui vise à relégitimer un régime en réalité honni et dangereusement miné par la contestation interne généralisée. Reportage.
Officiellement, ? tout est calme ?. Mais la farce de la paix a du mal à passer. ? Tout le monde est parti ou reste terré chez soi. On a peur ?, explique un commer?ant d'Adré. Dans cette bourgade du bout du monde, privée d'électricité, de routes, où seulement quel- ques maisons officielles [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] sont b?ties en dur, les allées ne sont pleines que de militaires. D'ordinaire important lieu d'échanges, le marché hebdomadaire était dimanche dernier désert. Personne sous les sommaires dais en branchages où, sur des [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister[/url] tissus posés à terre, s'étalent d'habitude tas de légumes séchés et objets de pacotille. N'Djamena, la capitale, sem- ble aussi prête pour [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey[/url] le pire. Le trafic était hier inhabituellement dense, chacun allant faire ses réserves. Une bonne partie des expatriés sont partis, comme les Tchadiens [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] qui en ont les moyens. D'autres ont juste traversé la frontière voisine avec le Cameroun.
Pilier du régime, l'armée a été affectée depuis mi-2004 par [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] des désertions en série [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] qui ont abouti à la formation d'un groupe armé par d'anciens proches du président. Nul ne sait ce qu'il en reste, mais à voir les gamins d'à peine seize ans qui déambulent, Kalachnikov en main, dans les rues d'Adré, on s'interroge sur sa capacité de résistance. Présents tout le long de la frontière avec le Soudan, les rebelles soudanais du Darfour semblent jouer un r?le croissant dans la défense d'un régime dont dépend leur propre survie.
envoyée spéciale.
? Il y a toujours eu des rebelles au Tchad, mais la modification de la Constitution a accru l'idée que le pouvoir ne pouvait changer de mains que par les armes ?, explique Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la Coalition des partis politiques pour la défense de la Constitution [url=http://www.mansmanifesto.fr]doudoune moncler[/url] (CPDC), dont les dix-neuf membres boycottent le scrutin d'aujourd'hui. Pour lui, comme pour nombre d'observateurs, l'autorisation de briguer un troisième mandat, accordé l'année dernière à Déby par une [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] assemblée acquise à sa cause, a été un élément déclencheur de la crise. Le choix de prendre le pouvoir par les armes a, de plus, été alimenté par l'élimination physique de certains chefs de guerre ralliés au régime, ou par le non-respect des accords signés, rappelle Delphine Djira?be, présidente du Comité de suivi de l'appel à la paix et la réconciliation. Les rebelles, qui aujourd'hui menacent le pouvoir depuis la frontière soudanaise, sont d'ailleurs des Tchadiens victimes de la répression ou

Autre source d'affaiblissement, après avoir accaparé pendant quinze ans pouvoir et richesses, l'ethnie du président, les Zaghawa, dont un observateur rappelle qu'avant l'arrivée en 1990 de Déby à la tête de l'?tat, ? certains Tchadiens ignoraient l'existence ?, est devenue l'objet d'une haine généralisée. Rarement nommés, ? ils ?, ? eux ?, ? les intouchables ? sont présents dans toutes les conversations. Les histoires d'abus de pouvoir, de détournement de l'argent public, de violence, d'impunité, circulent dans toutes les bouches. ? Pour le Tchadien ordinaire, le Zaghawa est responsable de la situation ?, résume Michael Didama, directeur du journal le Temps.
? Ce sont ces élections qui nous inquiètent ?, lance Henriette, une habitante de N'Djamena. Chacun ici considère que l'acharnement du pouvoir et de la France à maintenir le scrutin d'aujourd'hui
Le régime est aussi miné par la contestation interne. Dans l'est, derrière le discours de défense du président, certains officiels avouent leur désir de changement. D'autres parlent du cas de ce préfet, pourtant membre de l'entourage présidentiel, qui estime que Déby [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] doit partir. Preuve de la méfiance généralisée qui règne au sommet de l'?tat, lors du meeting d'Abéché, les notables qui montent sur la tribune avant l'arrivée du président, sont soumis à une fouille au corps. Des dizaines de pick-up bondés de soldats en armes accompagnent les déplacements présidentiels.
exclus du pouvoir. La mainmise de Déby sur l'?tat est également la cause des dissensions au sein de son clan. L'idée, défendue par les autorités fran?aises, qu'en jouant l'ouverture, le président a mécontenté les siens et s'est affaibli, fait sourire un journaliste tchadien. ? En réalité, quand il a décidé de modifier la Constitution, le conseil des sages de son clan s'est réuni pour protester. Ils voulaient que le pouvoir tourne au sein du clan ?, explique-t-il.
va accro?tre encore les mécontentements et la résolution de ceux qui veulent en finir par les armes. Une situation qui inquiète les membres du comité pour la paix et de l'opposition, qui depuis des années, militent pour le report des élections et l'instauration, sous égide internationale, d'un dialogue entre toutes les parties tchadiennes. En refusant d'écouter leurs appels et en continuant à voir en Déby le seul garant de la stabilité, la France a sans doute contribué à créer les conditions pour l'éclatement d'une guerre civile que désormais chacun ici redoute.
Des cavaliers, des motos, une foule massée depuis 7 heures du matin sur les axes principaux, des pancartes à la gloire du président. Jeudi dernier, dans la ville d'Abéché, le meeting de campagne du candidat président tchadien avait des airs de marche triomphale. Jusqu'à l'impressionnant cortège d'une cinquantaine de véhicules filant à [url=http://www.getconversational.com]hollister france[/url] toute vitesse dans les rues [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk[/url] sableuses de la ville. Après avoir battu, gr?ce à l'aide fran?aise, la colonne rebelle entrée le 13 avril dans N'Djamena, Idriss Déby a mené une tournée électorale sur l'air de la victoire. Commencée symboliquement à Mongo, première ville conquise par les rebelles, elle s'est terminée à Abéché, [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] à une centaine de kilomètres de la ville d'Adré, autre lieu de combat. Autour d'Abéché, pas une localité qui n'ait eu sa réunion de campagne en faveur du MPS, le parti du président ... regroupements d'officiels en grands boubous et djellabas, youyous et tirs de fusils. Drapeaux, casquettes et poster à l'effigie du chef ont été largement distribués. Les autres partis en course pro- ches de la mouvance présidentielle sont invisibles. Les autorités locales, à Farchana ou Hadjer Hadid, montrent avec empressement les urnes en plastique transparent tout juste arrivées. Malgré la violence rampante et l'absence d'enjeu pour des élections jouées d'avance, Idriss Déby a entonné ces derniers jours la partition de la normalité et de la paix retrouvée.
Tchad,

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